Avant de partir, nous avons écris ensemble un texte qui expose notre démarche, nos objectifs, notre volonté : c'est notre "fil vert". Le voici :
Chez les Scouts et Guides de France, la proposition Compagnon (branche des 17-21 ans) invite les jeunes à s’engager et vivre des projets basés sur la rencontre, et s’intégrant dans une démarche de solidarité et de développement (voir la Proposition Compagnon). Ces projets peuvent être réalisés aussi bien à côté de chez soi qu’a l’autre bout du monde. La soif commune à notre équipe de découvrir notre planète nous a tout de suite tourné vers un projet de solidarité internationale.
Dans le souci de rechercher la plus grande cohérence entre nos idées et nos actions, nous avons dès le départ réfléchi aux objectifs d’un tel projet pour fixer un cadre précis à notre démarche :
- Un projet construit ensemble. Nous refusons d'arriver sur place avec un projet tout fait à proposer, mais voulons au contraire que le projet soit le fruit d'un travail commun avec notre partenaire pour qu'il réponde mieux à la demande locale.
- Une action pour un besoin réel. Si nous pouvons en plus être utile à notre échelle, nous souhaitons apporter une grande vigilance à ne pas créer un besoin supposé, mais à agir en faveur d’un désir existant ressenti par les communautés et partenaires locaux.
- Un échange intégré à un processus durable. Nous voulons que notre action de solidarité internationale ne se résume pas à un évènement ponctuel, mais, par l’action passée et future de nos partenaires, s’intègre dans une démarche à long terme.
- Un projet d’utilité réciproque. Nous pensons que ce projet nous permettra de recevoir, par le biais de la rencontre et de la découverte, une ouverture d’esprit sur le monde ; et qu'il sera l'occasion d'un grand enrichissement personnel qui nous permettra à notre retour d'exposer notre échange et de témoigner de l'expérience vécue.
La solidarité internationale s’oriente vers plusieurs domaines, tels que l’environnement, le développement social, ou les droits de l’Homme. Bien que tous aussi importants à nos yeux, nous avons été plus particulièrement attiré, pour ce projet, par ce dernier thème. Nous souhaitons agir en faveur de la paix et de la non-violence.
Lors d’un forum des associations en septembre 2007, nous avons fait la rencontre de Jean-Marie Dansette, fondateur de l’association « Le Philistin » qui réalise du commerce de soutient au peuple palestinien par l’importation d’huile d’olive et d’artisanat. Cette rencontre fut décisive pour notre projet : nous avons immédiatement été touchés par la problématique du conflit israélo-palestiniens.
Ce thème est depuis longtemps surmédiatisé, et l’idée d’aller sur place se confronter à la situation réelle nous a beaucoup motivés. Pour cela, une grande phase de la préparation a consisté à nous renseigner et nous documenter sur le contexte historique, politique, ethnique et religieux, afin de comprendre au mieux la situation actuelle d’une part ; et chercher des informations issues de différents points de vue pour parvenir à avoir une vue d’ensemble la plus objective possible.
La situation actuelle est le fruit d’une histoire complexe et de l’interaction de très nombreux paramètres. Aussi, nous nous engageons à ne pas prendre parti politiquement, c’est à dire à ne pas chercher à légitimer le passé, le présent et les ambitions ni d’un peuple ni de l’autre, et nous attachons et prendre uniquement le parti de la paix, de la non violence et du dialogue. A ce titre, nous souhaitons rencontrer de acteurs de la paix, aussi bien Palestiniens qu’Israéliens.
Il s’avère que la situation actuelle, reconnue par tous et objectivement, est l’occupation de la Palestine par l’armée et les colonies israéliennes. Les terres palestiniennes sont d’ailleurs officiellement nommées « Territoires Occupés ». Notre projet de solidarité, dans le but d’agir pour la paix, va donc se tourner particulièrement du côté où l’on assiste à la spoliation de droits fondamentaux, la Palestine. Nous voulons axer le voyage sur la rencontre car, dans un pays dont les habitants ne peuvent en sortir voire se déplacer à l’intérieur, la rencontre avec des étrangers est une première ouverture sur le monde. Ainsi, nous souhaitons discuter avec nos correspondant locaux en Palestine, les connaître et ensuite organiser un projet qui corresponde à chacun de ses acteurs (palestinien et français).
Nous voulons partir à la découverte de cette terre trois fois sainte où, paradoxalement, a lieu un des grands conflits de notre planète ; et apporter, à notre échelle, une petite pierre à l’édifice en construction qu’est le processus de paix entre ces deux peuples.